Performance dansée

J 'ai encore choisi les plumes d'Asphodèle (voir mon deuxième billet) et sa liste de mots pour écrire. Dans cette liste, il est autorisé de faire abstraction d’un terme au choix. Ce sera (aliéniste, pas facile à placer comme psychose, d'ailleurs).

Grain, conséquence, ordinaire, manquer, zinzin, camisole , extravagance, quotidien, douce, furieux, maîtrise, artiste, univers, abandon, psychose, conte, rêveur, bleu, aliéniste, bergère, escapade, onduler, outrageux, obsédant.

Dans le cadre de la recherche chorégraphique, une performance dansée autour de la création d’un plasticien est proposée aux élèves de l’école par leur professeur.

L’artiste présente son œuvre, une structure en bois, modulable, les élèves l’écoutent, l’interrogent, le questionnent, pour comprendre et appréhender son univers.

 A tâtons, ils explorent les segments de bois, les liaisons flexibles en élastomère qui, avec le fruit de leur imagination, emboîtés les uns aux autres deviendront la sculpture éphémère de cette création, et sans pensée outrageuse pour l’artiste, ils aimeront la nommer « zinzin ».

Une grande place est laissée à l’improvisation. Sur la scène, ils installent l’objet de bois construit et sur le coté, des corps s’allongent sur le sol, entremêlés, en contact, lestés de tout leurs poids. Quelques frémissements apparaissent, le premier glisse, emportant le deuxième qui entraîne le troisième puis les autres.

De cet abandon corporel va naître une vague qui ondulera dans une lenteur, une douceur et qui retrouvera une verticalité puis dans le temps, un va et vient jusqu’à une marche lente, présente, puis rapide longue, devenant obsédante. La tension se relâche, les corps se rapprochent de la sculpture, la pénètrent. l’explorent. L’improvisation s’installe, les danseurs habitent l’espace et nous racontent une histoire ordinaire, ils nous livrent un conte. Des déplacements lents, suspendus par le temps s’enchaînent librement, sans fard, sans camisole, avec beaucoup de légèreté mais aussi de maîtrise.

Enfin, tel le mouvement de furieux volatiles qui manqueraient d’air , les corps inspirés vêtus de bleu s’arrachent de ce voyage intérieur. Commence alors une escapade vers d’autres lieux, moins terrestres. Leurs ailes se déploient, se replient, se déploient, virevoltent jusqu’à l’ivresse. Un doux grain de folie,  s’invite soudainement sur le plateau pour le plaisir de nos yeux et de nos sens. 

L’inspiration ne manque pas, le spectacle nous arrache de notre quotidien, il nous laisse rêveurs…L’artiste plasticien est le passeur de son oeuvre, les danseurs en sont devenus, par conséquence et en cet instant, les gardiens, les bergers.

 La création est un espace de liberté, de rêveries accessible à tous ou presque. On ose, de la simplicité jusqu’à l’ extravagance parfois. Développer sa fibre créatrice, c’est s’affirmer, c’est s’enrichir en s’exprimant, c’est devenir un peu plus soi-même. L’art est fondamental, il est aussi utilisé à mobiliser des forces positives chez les personnes en souffrance, en questionnement, à des fins thérapeutiques dans l’accompagnement de troubles de la personnalité telle que la psychose et bien d’autres maladies, on parle alors d’art thérapie, (à utiliser sans limites…..).